En 1910, Joannès MONEDIERES, après un apprentissage et divers emplois chez des artisans charrons, s'installe dans le petit bourg de Pradines (Corrèze).
La première guerre mondiale éclate. Joannès MONEDIERES est mobilisé. Affecté à l'atelier central de la Manufacture d'Armes de TULLE, en 1916, ses supérieurs hiérarchiques remarquent ses capacités en mécanique, et lui confient des responsabilités.
L’armistice signé le 11 Novembre 1918, il faut relancer l'activité économique du pays. Le colonel, dirigeant la M.A.T., lui propose le poste de contremaître dans l'usine de jouets de Neuvic, qui est créée pour employer les mutilés et les veuves de guerre. Joannès MONEDIERES accepte le poste.
La création
Devant les divergences d'opinion qui l'opposent au Député-maire de Neuvic, et Ministre de l'Agriculture, Henri QUEUILLE, Joannès MONEDIERES donne sa démission et crée sa propre entreprise de charronnage à NEUVIC en 1920. Il fabrique, avec quelques compagnons, des chariots et charrettes, et commercialise des outils agraires : charrues, brabants, faneuses, etc...
Evolutions du secteur
1930 : le monde agricole évolue, la mécanisation commence à changer le travail de la terre. L'entreprise est prospère et rayonne sur tout le canton de Neuvic. Des apprentis viennent y apprendre leur métier.
Pardoux MONEDIERES, fils de Joannès, rejoint l'entreprise familiale en 1934 après avoir fait le Compagnonnage en carrosserie automobile. Son goût pour la mécanique et la carrosserie automobile confortent l'entreprise dans sa performance.
1937 : Raymond MONEDIERES, frère de Pardoux, après une scolarité au Centre d'Apprentissage de NEUVIC, rejoint à son tour l'entreprise familiale, qui devient :
« Etablissements MONEDIERES et fils »
Période de crise
La deuxième guerre mondiale est une période d'instabilité. Pardoux est mobilisé et part au front. Il ne reviendra qu'en 1945 après 5 ans de captivité en Allemagne. Raymond rentre dans la résistance. Joannès continue son activité, mais les lettres échangées avec sa famille attestent qu'il est difficile de trouver des ouvriers qualifiés pendant cette période, ainsi que de la marchandise.
Le renouveau
En 1945, Pardoux rentre d'Allemagne, Raymond a la vie sauve, et Joannès peut enfin prendre une retraite bien méritée.
Après avoir créé chacun leurs structures indépendantes, tout en ayant la même dénomination commerciale, les deux frères s’associent en gardant le patronyme qu’ils avaient en commun :
« Etablissements MONEDIERES Frères »
Après la guerre il faut reconstruire la France, il y a pénurie de marchandises. Pour être sûr d'être livrés, on doit payer à la commande. Des contrats d'exclusivité sont signés avec :
- DOLLE puis MOTOSTANDARD : motofaucheuses,
- PUZENAT : matériel agricole,
- CASE : tracteurs. Il est à noter que les Etablissements MONEDIERES recevaient les premiers tracteurs en pièces détachées, dans des caisses, en provenance d'Amérique (plan Marshall), et les vendaient dans tout le département de la Corrèze après montage dans leurs ateliers...
- ALFA-LAVAL : matériel de laiterie (barattes, écrémeuses...).
Les deux frères se complètent et se répartissent les tâches : Pardoux s'occupe de la partie commerciale et administrative, et Raymond de l'atelier et de la technique.
Les contrats de concession
Le premier des contrats de concession est signé en 1954, avec la SEVITA. L’entreprise reste depuis fidèle au groupe FIAT, et suit l’évolution de ses marques depuis la SEVITA, jusqu’à NEW HOLLAND, et fait partie des quatre concessionnaires les plus anciens du groupe.
Les 30 glorieuses
De 1945 à 1975, le monde rural évolue et se transforme entièrement durant ces "trente glorieuses". Le crédit à la consommation permet l'achat de matériel de plus en plus performant et sophistiqué. L'agriculteur passe de l'état de "paysan" qu'il subissait, au métier "d'éleveur" ou de "producteur de..." qu'il choisit, et pour lequel il fait des études. Les Etablissements MONEDIERES, comme toutes les concessions de matériel agricole doivent suivre cette évolution et former leur personnel aux méthodes et technologies nouvelles. Les constructeurs imposent des performances et la compétitivité est omniprésente. Mais les frères MONEDIERES choisissent de privilégier un rapport de confiance avec leur clientèle, basé sur les relations humaines, sur le conseil et sur le Service Après-Vente.
Progressivement, l’activité de carrosserie automobile et de construction de remorques bétaillères, s’estompe puis disparaît au profit du négoce.
Parallèlement, Pardoux s'intéresse à la formation des jeunes. Le Centre d'Apprentissage des Métiers Ruraux de NEUVIC devient, en partie avec son aide, Collège d'Enseignement Technique de Machinisme Agricole. Il est nommé Conseiller Technique et siège au Conseil d'Administration et aux jurys d'examens en qualité de membre du SEDIMA. Des formations très spécifiques et innovantes sont créées : une mention complémentaire Technico-commerciale, une autre Diésel-Hydraulique. Ces nouveaux diplômes d'initiative professionnelle répondent aux besoins nés de la constante évolution du métier.
En 1976 Pardoux MONEDIERES décède. Son fils, René, jeune ingénieur diplômé de l'Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (génie mécanique), prend la direction de l'entreprise.
1978 : un complément d'activité voit le jour : l'import de matériel agricole construit en Italie (fourches, pelles et grues hydrauliques, arracheuses de pommes de terre). Pendant quelques années, l’entreprise fabrique des gyrobroyeurs. L’ensemble de ces matériels est distribué sur toute la France au travers d’un réseau de revendeurs, et avec l’appui de représentants multicartes.
2007 : création d'une agence exclusive à Nonards, près de Beaulieu sur Dordogne.
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